Nous avons replié nos affaires, tétrisé nos bagages dans le coffre de notre voiture, et repris la route direction Marseille. Le voyage qui nous attend semble une broutille par rapport aux 12 heures qu'il nous aura fallu pour quitter notre Belgique. 7 heures de trajet, 7 heures de chaleur et d'impatience, 7 heures de routes tantôt sinueuses à en faire remonter l'estomac dans la gorge, tantôt insupportablement rectiligne. Quitter le coin de paradis n'est pas facile, mais nous savons que c'est pour un "aussi bien", d'un autre genre, certainement, mais tellement bon aussi. Là où la Haute Loire nous offrait son air pur, ses collines, ses bois, son calme et son petit vent frais qui appelle un pull en laine au soleil déclinant, Marseille nous promet sa ville béante sur la mer, sa chaleur étouffante, ses voitures crissantes, ses feux rouges et ses mendiants. Elle nous promet aussi nos amis, la famille, les diners sur la terrasse qui se prolongent tout en langueur et le chant des cigales.
A la sortie du tunnel de l'autoroute, comme toujours, nos regards embrassent l'horizon qui nous offre la plus belle entrée du monde sur une ville. A droite, les quartiers Nord, puis la mer, bleue à s'en faire péter les pupilles. Plus loin devant, si loin et si petite, la Bonne Mère, et partout la lumière écrasante qui me rappelle que Marseille est blonde et qu'elle porte un bikini et des tongs. Comme toujours, juste après ce premier regard vers le loin, le regard entre nous pour se dire sans un mot et dans le désordre "ça, y est ! On y est...", "c'est beau !" et "c'est chez moi, ici..." Et comme toujours, je lis dans le regard de Vincent de la fierté, de l'amour, de l'attente réalisée et du soulagement. Il n'est jamais aussi beau que lorsqu'il est chez lui et je l'aime tellement.
Après 7 heures de route, donc, c'est le bonheur qui nous tend encore les bras et l'on se surprend à murmurer "Que c'est bon d'être chez soi" en dépliant nos bagages dans la maison qui a vu grandir Vincent. Noé court retrouver sa chambre, ses jouets, son univers bien ancré en lui. Nous sommes bien. Nous sommes tellement bien dans cet autre chez nous.
moi je dis ça pue que vous allez finir par rester là-bas et ça franchement ça pue!
RépondreSupprimerMaiiiiiiiiiis non. Je ne saurai jamais me passer de tes frites ma douce Elisa d'amour ...
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