Après le noir et le brun, la crasse et la saleté (voir "lectures estivales volume 3), j'avais besoin de grandeur, d'un peu plus de hauteur d'esprit, de beauté et d'espoir. Trouver, au petit bonheur la chance, dans une bibliothèque qu'on ne connait pas, un livre qui rassemble ces qualités, c'était pas donné. Il faut soit se lancer dans un chef d'œuvre dont le style serait à lui seul une fenêtre sur la grandeur dont est capable l'homme. Soit...
Soit se faire un petit récit d'aventure de derrière les fagots et espérer tomber sur quelque chose qui fait voyager loin, très loin.
Pari tenu avec L'enfant des neiges de Nicolas Vannier !
Nicolas Vannier aime le grand Nord, le froid, la glace et les chiens de traineaux. Il aime partir pendant des mois entiers, bivouaquer par -40°, observer les grands animaux, ours, élans mais aussi les loups et les chèvres de montagne. Pendant des années, il a traversé des milliers de kilomètres avec des amis de longues date ou de passage. Ce voyage-ci a ceci de particulier qu'il y emmène sa femme et sa fille de 2 ans. Pendant un an, ils remontent les Rocheuses puis le Yukon vers l'Alaska, d'abord à dos de cheval, puis en traineau à chien. Ils relatent à travers cet ouvrages toutes les difficultés, tous les bonheurs, à la manière d'un journal. C'est un amoureux qui parle du grand nord, de sa fille, de ses chiens, de sa femme, de la nature, des animaux, de tout. Ca a la limite du journal : on est jamais bien loin de la répétition. Malgré tout, Nicolas Vannier sait décidément de quoi il parle et il en parle bien. On voyage avec lui, très loin. Et entre deux pages je me suis surprise à observer la nature comme lui, à regarder Capucine y grandir comme lui le fait avec sa fille. Faut dire que j'étais à l'endroit parfait pour lire ce livre : un petit coin de nature sur un plateau, baigné de calme et de piaillements d'oiseaux.
Mais au delà de tout, ça m'a fait réfléchir. Pourquoi ressent-on le besoin de poser des mots sur ce que l'on vit ? Est-ce que de partager les choses les rendent plus belles ? Non. Bien sûr. Mais ça les fait exister un peu plus longtemps. Parler d'un moment de bonheur, ça permet d'y gouter encore un peu en y mettant des mots. Quant aux instants difficiles, en parler quand tout est bien qui finit bien, permet de savourer la conclusion heureuse.
Et puis... Une petite réflexion autour de la place de l'homme dans la nature, quand c'est fait avec autant d'humilité, ça fait jamais de mal.
Encore un beau livre. Avoir le temps de lire, c'est tellement bon ! C'est un luxe, un vrai, et j'en profite.
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