Puis j'ai du poser un pansement sur mon égo meurtri et mon cœur tout mou. J'ai fait comme d'habitude, tout pareil, j'ai cherché un homme gentil et tendre qui me prêterait son épaule et de son temps pour embrasser mes larmes et me dire que je suis belle.
Une soirée au wisky et me voilà chez toi, frissonnante et tremblotante de désir. Quelques heures plus tard, le lendemain matin, nous en sommes ressorti et tu m'as pris la main. Sûr de toi. Et j'ai aimé ça, tellement. J'aime toujours ça, tellement. Cette sensation intense d'être confiée à tes bons soins, cette émotion-là de pouvoir compter sur toi, de savoir que tu es là. Tu m'as pris la main et je me suis entendu penser que je n'aimerais pas que tu la lâches, cette main, que je voudrais que tu la gardes au chaud dans la tienne toute la vie.
Les jours ont passé et on s'est aimé, encore, et encore, et encore. Les jours ont passé et on n'a pas pu se lâcher. Je répétais sans cesse "cet homme est parfait" et j'y croyais vraiment. Ce n'était pas que des mots. J'observais la moindre parcelle de ton corps, de tes mots et j'étais follement persuadée que rien ne pouvait être plus parfait que toi. Parfois on se disputait parce que tu disais "la vie est belle" et que je n'aimais pas ça. La vie n'était pas belle. Notre vie, oui, mais pas la vie. Et tu m'as promis "je te ferai aimer la vie, mon amour".
Il y a eu Marseille, il y a eu l'emménagement, il y a eu la grossesse. Et il y a eu les moments où j'ai cru étouffer, où j'ai cru mourir tellement c'était trop de pression. Partir en claquant la porte c'est ce que je faisais avant toi, quand j'avais besoin d'air. Mais là, avec un bébé dans le ventre, c'était plus possible. Ce n'était plus seulement moi. Il y avait nous. Ce "nous"... J'ai eu du mal à l'apprivoiser. Alors je disais que tu étais "presque parfait"... Je sentais que ce n'était pas juste, je ne trouvais plus ma place, notre couple, je ne savais plus si j'y croyais. Il fallait tenir bon.
Mais ce "nous" m'a explosé à la gueule le 6 octobre 2008. J'ai été sidérée de voir le père parfait que tu étais si naturellement, l'homme extraordinaire que tu étais sans faire d'effort. Dans chacun de tes gestes, dans chacune de tes paroles, dans tous les regards (tes regards, mon amour...)je sentais déborder ton amour et ta force et ton courage et ton incroyable talent pour rendre la vie belle et douce pour ceux que tu aimes, ton incroyable talent à prendre soin de moi, de Noé.
Parfois j'ai regardé à gauche, à droite, si les autres hommes étaient beaux encore. Tu sais, les hommes, je les ai beaucoup aimé. Et parfois, oui, je les ai trouvé beaux. Parfois oui, j'ai imaginé leur bras. Comme un besoin de séduction. Comme une envie d'entendre que je suis belle. Comme un besoin de voler un peu toute seule. Mais jamais je n'aurais pu voler sans toi. Jamais.
C'était peut être un peu lourd de te sentir si fort, si doué, si talentueux et de savoir que je n'y arrivais pas aussi bien que toi. Je n'étais pas aussi capable que toi de prendre soin de toi, de Noé, de notre famille. J'étais égoïste. Je crevais du désir d'être reconnue. J'avais un besoin intense, telle une petite fille, d'être choyée et protégée. J'avais le cœur lourd d'une enfance à soigner. C'était parfois trop pour toi. Tu as fait ce que tu as pu. Tout ce que tu as pu.
Et puis la vie... L'argent dont on manque souvent, les factures qui nous tombent dessus, le travail et les angoisses de deadlines qui font qu'on n'a pas toujours la tête à être amoureux. A s'aimer, toujours, mais à être amoureux...
Cette nouvelle grossesse est une étape supplémentaire que l'on franchit joyeusement. J'ai appris à connaître tes failles, à accepter tes doutes, tes moments difficiles. Je suis moins égoïste. Mon cœur est plus léger, j'y ai plus de place pour les autres. Et je t'aime. Et je suis amoureuse. Follement. De tout. De toi, de ta musique, de tes yeux, de ta bouche, de tes mains, de tout ce qui te rend doux et dur à la fois, de tes silences et de tes rires. Je suis amoureuse éperdument, vraiment, de l'homme que j'apprends à connaître tous les jours. Et j'aime notre famille, nos trois petites âmes qui font se qu'elles peuvent pour être le plus heureux possible.
Il y a 4 ans, ça aurait pu être toi ou un autre. Aujourd'hui ça ne pourrait être que toi. T'aimer comme ça après ce temps-là, t'aimer plus encore que je ne l'espérais, ça ne pouvait être que toi. La vie est belle, mon amour, la vie est belle...
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RépondreSupprimerPour les non-avertis ça c'est la façon très subtile que Vincent a de me dire qu'il m'aime tout pareil.
RépondreSupprimerEn 4 ans j'ai appris à comprendre le "Vincent" mais je dois bien admettre qu'il faut une pratique intensive, régulière et quotidienne pour y parvenir.
(mais ça ne m'empêchera pas de dire que ça fait deux jours que je demande à Vincent avec des yeux qui pétillent "t'as vuuuuuuu sur mon bloooooooooooog ce que j'ai écriiiiiiiiis ?" (et le sourire niais qui va avec) et lui de finalement me répondre "oui, j'ai vu qu'y avait un truc qui parlait de moi, je lirai ça plus tard".
Ah bhe bravo...