Quand on va là bas

Quand on va là bas, elle nous fait la cuisine qu'elle aime (c'est bon, réconfortant et gras, la cuisine qu'elle aime), fait un coin doux pour les enfants, donne le prix de ses derniers achats. Quand on va là bas, il passe derrière pour ranger, philosopher, râler, préciser, blaguer, définir ou raconter. Vincent vend ses talents de bioman et moi je m'intéresse de très très près à la vie de Brad, Angelina, Jenifer, Vanessa et Johnny. Noé se dispute avec Arthur pour avoir l'avion de police et Arthur se dispute avec Noé pour avoir le train et ça ne dure jamais très longtemps parce qu'en fait ils sont plutôt cool ces garçons. Capucine charme son monde parce que pour le moment elle ne sait faire que ça. Alors on passe à côté d'elle, pendant qu'elle bouffe les aimants du frigo, et on la caresse dans le sens du poil. Même que lui ne sait pas s'empêcher de la prendre dans ses bras et que elle essaye en vain mais non sans patience de lui apprendre son prénom dans un gimmick. Lau est là une semaine sur deux avec sa belle jeunesse, ses macarons et ses yeux au ciel. Elle met les enfants au lit, il range le salon et la cuisine, la soirée des grands commence. On parle de rien ou de tout, on joue aux aventuriers, aux colons, on regarde la télé, on se fait les ongles, des masques, on se taquine, on s'épile, on est d'accord au sujet de la prison et des pédophiles, on se réveille le lendemain et ça sent bon les croissants chauds, la journée passe encore et on se donne rendez-vous "vendredi prochain".

J'aime ça.

J'aime tellement ça que ça ne laisse pas beaucoup de place pour le reste, mais tant pis.

J'aime ça parce que c'est simple, doux comme un doudou et que ça sent bon la confiture.