Je lis. Par période. Parfois des policiers faciles, parfois des essais passionnants. Parfois rien. Je suis une opportuniste de la lecture. Je lis là où les livres se trouvent. Je n'en achète que très rarement. En Baie de Somme, quelques livres trainaient là. Je les ai lu. Firmin, drôle et sensible, de Sam Savage et Le taiseux de Jean-Louis Ezine, moins drôle mais non moins sensible.
Le premier est une ode à la lecture mais aussi aux hommes capables de produire tant de beauté mais aussi de tout détruire, de simples coups de bulldozers, comme si de rien. Firmin est un rat qui à force de manger les livres de la bibliothèque qu'il a investit, finit par apprendre à lire. De son perchoir, il observe les Hommes, les aime souvent, les craint parfois et subit leur aveugle égocentrisme. Perdu entre le monde des rats et celui des hommes il propose ses réflexions en forme de pensées autobiographiques. Firmin est un rat mais c'est bien de nous qu'il parle et du Boston des années soixante. C'est simple et stylé et moi j'aime quand la lecture est simple et stylée.
Le deuxième, tout aussi stylé, n'est pas aussi simple... Jean-Louis Ezine y raconte son enfance, son errance, à la recherche de son nom, de son père. Est-ce une autobiographie romancée ou non, je ne sais pas. Mais c'est triste. Quand les enfants cherchent leurs racines c'est toujours triste. C'est triste peut être mais c'est magistral parce qu'il n'y a pas de fausse pudeur, tout est dit, tout est montré. Pourtant, c'est quand même de la réserve que l'on lit entre les lignes, de la retenue bien salutaire. Et si certains passages sont tellement tristes que la gorge se sert pendant la lecture, on ne frôle jamais le pathétique. Parce que c'est beau et juste. Simplement. Les 100 dernières pages n'étaient à mon sens pas utiles au lecteur mais ont dû l'être à l'auteur, alors je les lui laisse. Et puis... elles donnent un peu d'espoir à tout ceux qui un jour chercheront à connaître leur nom.
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