L'embourgeoisement ayant gagné du terrain sur toutes nos valeurs, c'est en voiture que nous partons en vacances. Pas n'importe quelle voiture : la nôtre. J'ai encore du mal à y croire. J'y crois déjà un peu mieux quand je l'observe, vieille de 12 ans, cabossée de partout, griffée, rayée et malmenée. Pas de doute, cette voiture nous appartient.
La veille du départ, nos bagages sont prêts, nous aussi. Quelque chose ne tourne décidément pas rond... Ne cherchons pas à comprendre et savourons ! Savourons aussi cet étrange phénomène : nos bagages tiennent tous dans le coffre. Nous avons pourtant pris le vélo, les palmes, la tente alors même que nous ne pensons pas camper, les duvets, 10 robes pour moi, 10 robes pour Capucine (mère et fille se doivent de passer l'été en beauté) et le double d'habits pour toutes les circonstances et bien d'autres choses non essentielles mais potentiellement utiles à un moment ou à un autre mais sans certitude aucune. L'heure et demie de retard sur notre planning nous rassure : tout va bien. A 10h30, c'est l'habitacle et le cœur léger que nous voguons vers le sud à la recherche du temps perdu et du soleil.
Nous sommes partis pour 9 heures de route. Après quelques arrêts prolongés pour cause d'enfants à défouler, une paire d'heures à traverser Paris au pas d'homme (et je ne citerai pas ici toutes les remarques acerbes que je n'ai pu m'empêcher de proférer à l'encontre de cette merveilleuse et magnifique ville Lumière) et un petit détour pour cause de camion en flammes, c'est 12 heures que nous aurons dans les pattes à l'arrivée.
Et pourtant, c'était chouette.
Capucine a râlé 10 minutes en cumulé sur tout le trajet, le reste du temps elle a gazouillé, dormi ou ri aux pitreries de son clown de frère. Noé a commenté le trajet, chanté, amusé sa sœur, dormi, mangé. Est-ce qu'un trajet de 12 heures avec deux enfants-en-bas-âge peut mieux se passer que ça ? Je ne pense pas.
En regardant mon amoureux conduire (parce que quand je conduis je ne regarde que la route), je me suis sentie très fière de notre famille, très fière de lui, de nous, de tout ça. En le regardant beau comme il est, je me suis sentie tellement heureuse d'être là, avec lui, avec eux, femme et mère tout à la fois. En les regardant tous les trois, aussi parfaits qu'il est possible de l'être, je me suis sentie si bien, si simplement, si justement bien.
Les vacances commencent bien.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire