jeudi 1 septembre 2011

Répétition générale - 2

Mardi 30 août. 17h30. Je rentre à peine d'une belle après-midi entre copines qui ne s'étaient pas vu depuis trop longtemps. Je suis fatiguée. Très. Mais heureuse. La veille, entre amies, on a fêté la fin de ma grossesse à coup de bons petits plats au congélo, de frites, de mayo, de gâteau au chocolat indécent et de cup cakes tout aussi indécents. De la débauche culinaire comme on en fait plus.
Je suis bien.
Des contractions et la fatigue m'assaillent. J'essaye de me poser, d'accueillir cet instant tranquillement. Vincent se pose dans mon dos pour l'accueillir avec moi. Noé nous rejoint. Il bouillonne un peu mais on le sent nécessiteux, à cet instant précis, de tout l'amour que l'on peut lui donner. Il se pelotonne près de nous. Des vagues régulières me prennent toutes les 10 minutes. J'inspire, j'expire, calmement. Faut-il appeler ou ne pas appeler les sages-femmes ?
Vincent et Noé me laissent un peu seule. J'en profite pour somnoler. Au réveil, 20 minutes plus tard, je perds le compte des vagues. Je ne sais plus si elles sont régulières ou pas, si ça s'appelle des contractions ou pas. Je prends une douche chaude. Très chaude. Les contractions continuent. Après 2h30 à ce tarif-là j'appelle la sage-femme. Je lui explique que je suis perdue, que je ne sais plus ce que je ressens ni quand. Ma voix l'inquiète. Il paraît que j'ai l'air sur le point d'accoucher. Je me sens simplement extrêmement fatiguée. La veille je n'ai pas dormi. L'avant veille je n'ai dormi que 7 heures. Et la nuit qui précède ne m'avait laissé que 4 heures de sommeil. Elle me propose de venir me voir à la maison puis me rappelle 5 minutes plus tard pour me donner RDV à la maternité. Ca me va.
On embarque Noé. Il est excité comme une puce. Il saute et court dans tous les sens. Il se montre ravi d'aller chez Elisa et à la fois cette excitation ne me permet pas de douter qu'il sait ce qui se passe. Je lui explique. Peut être que le bébé arrive, peut être pas. On verra demain.
Elisa et Thomas nous attendent sur la rue, presqu'aussi excités que Noé. Pas le temps d'embrasser mon grand garçon que la voiture démarre déjà. Mon grand garçon... Mon petit coeur... Laissé comme ça sur la route... Je l'appelle, il hurle au téléphone. L'excitation a laissé la place à la colère. Je comprends et je sais qu'il est entre de bonnes mains. Je sais qu'il sera choyé. Mais quand même, me manque le goût de sa peau sur mes lèvres, son odeur, un dernier regard.
20 minutes plus tard nous arrivons à la maternité. La sage-femme est déjà là qui nous attend. Je lui réexplique l'après-midi, mes sensations, ma fatigue. Je ne sais plus du tout s'il était judicieux de venir ou pas. Les vagues me semblent beaucoup plus légères, presque insignifiantes, éparses, sans intensité. Elle m'installe pour un monito dans la salle d'accouchement "nature". Celle-ci me semble plus petite, plus accueillante que lors de notre visite. La lumière est tamisée, l'ambiance générale est au calme. Les sages-femmes que nous croisons chuchotent. Je veux dormir, je suis tellement fatiguée. Je suis soulagée de lire sur le graphique que mes sensations n'étaient pas complètement déconnectées de la réalité. Il y a effectivement des vagues, toutes les 3 minutes, petites, puis des vagues toutes les 7 minutes, plus intenses. Je me sens moins ridicule. Le travail a commencé. Après 30 minutes, elle me demande l'autorisation de vérifier mon col. Il est à 3 cm. On se souviendra avec Vincent que pour que mon col se dilate à 3 cm, pour Noé, il avait fallu 10 heures de travail douloureux. Cependant, elle pense que le travail a plus de chance d'avancer si je suis tranquille chez moi, si je trouve l'occasion de me reposer un peu. La sage-femme nous dit "à tout à l'heure. Ou a demain". On rentre donc à la maison. Sur le chemin, je sens de nouveau des vagues se faire sentir. Fréquentes. Intenses. J'ai la sensation qu'on sera de retour à la maternité d'ici quelques heures. On mange un bout. On se met au lit. On se relaxe un peu. Et puis le calme. Et puis le sommeil. Et puis le matin. J'ai passé la meilleure nuit depuis longtemps. Sans réveil. Sans douleur dans le dos. Reposante. Douce. Mais pas de contraction. Le réveil, à 7h00, est teinté d'amour et de déception. Ça aurait été une belle nuit pour accoucher. La matinée se passe sans plus trop de vague. Le souvenir de la nuit s'étiole avec l'avancée du jour.

Il me semble que c'était comme un rêve. Le "à tout à l'heure" de la sage-femme s'éloigne de plus en plus et avec lui l'excitation du moment. Les jours passent, mon corps se met en place, tout va bien. Il faut du temps pour se préparer aux belles choses.

1 commentaire:

  1. ... je sais pas quoi dire après ce post à part que je pense fort à toi et à vous!!

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