lundi 11 mars 2013

Quand nos enfants souffrent...

Il y  a d'abord eu un cri, presque animal. Et puis des larmes, de la panique, du sang partout et une plainte longue, très longue. On a fait ce qu'il fallait faire, comme des robots. De la glace sur le nez, qu'il ne voulait pas... C'était trop froid, ça faisait mal, il voulait juste être près de nous, sur nous. Il voulait juste de l'amour, des câlins, des caresses. Puis il a souri, joué un peu, alors on s'est dit que ce n'était rien.

Le lendemain, Noé ressemblait à Cassius Clay après un combat, le pourtour du nez et des yeux bleu/vert/mauve. Alors, les urgences. Il pleurniche, a peur d'avoir mal. Je lui rappelle l'histoire de Franklin à l'hôpital. Franklin aussi avait peur. C'est normal d'avoir peur. Les médecins sont gentils. L'une me dit que "gonflé comme c'est, c'est probablement cassé" et l'autre "je ne vois pas de déviation, je ne pense pas que ce soit cassé". Tous deux s'accordent pour me dire qu'il n'y a rien à faire pour le moment, qu'il faut que ça dégonfle d'abord. J'ai le coeur au bord des yeux. Je sais que tout va bien, que Noé n'est en danger de rien, mais j'ai le coeur au bord des yeux. Le docteur me rassure en me disant que ça va aller et moi j'ai envie de pleurer. Noé est calme. Il est soulagé qu'on ne touche pas à son nez pour le moment. Parfois, il a quand même les larmes au bord des cils, aussi, sans qu'on sache pourquoi.

De retour à la maison, il oscille entre bonne humeur et plaintes. Anne vient lui changer les idées et apporte deux livres pour "le courageux Noé". On joue à ranger sa chambre, il est content. On fait des gaufres "que je peux" et tout a l'air d'aller bien. Le soir tombe, une histoire puis deux, le pyjama et hop, au lit. Tout va pour le mieux.

La nuit est cataclysmique. Noé se réveille vers 23h, en larmes. Il a mal, il ne sait pas respirer, il ne veut pas être seul, il me dit "j'ai besoin de respirer !" en panique. Alors je prend tout contre moi et il est bouillant. J'ai une boule dans la gorge. Chaque fois que je m'endors un peu, il se réveille en pleurant. Il boit des litres d'eau, se plaint toujours de son nez bouché, essaye de se moucher, n'y arrive pas. A 1h00 je le monte dans notre lit, avec lui. On aura toujours plus de place. A ce moment, Capucine vomit dans son lit. Parce que quand on a deux enfants, ils ne se mettent pas forcément d'accord pour demander l'attention de leurs parents à tour de rôle. Vincent descend, lui donne un bain. Pendant qu'il change son lit, elle joue à sa petite cuisinière, pleine d'énergie. Elle se rendort quand même. Noé dort bien jusque 4h00, puis se réveille toutes les 20 minutes parce qu'il a mal, a soif, n'est pas bien. Il est bouillant. Capucine termine sa nuit à 7h30...

Et pourtant, je ne suis pas fatiguée. Il faut être là pour Noé (Capucine heureusement est en pleine forme), parce qu'il souffre et que quand nos enfants souffrent, rien d'autre n'existe. Je ne comprend pas bien si c'est son nez qui le fait souffrir ou s'il est malade en plus de son nez. Quoi qu'il en soit, aujourd'hui c'est "journée Panthère Rose" et ça fait du bien à tout le monde.



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