jeudi 13 décembre 2012

Lectures automnales - 5

Ma seule et unique expérience de la littérature fantastique se résume au Horla de Maupassant. Je n'en ai pas gardé beaucoup de souvenir. Ni bon ni mauvais. Rien. Il fallait retenter l'expérience, juste comme ça, pour voir.
Le dernier Murakami traînait à côté du lit. Deux livres de 500 pages et plus. 1Q84 livre 1 et 1Q84 livre 2. C'était un peu LA sortie littéraire au format poche. Ces livres sont en tête de gondole de toutes les librairies ou affichés en A2 sur leurs devantures. En fait, je ne connaissais pas Murakami, avant de commencer le livre 1 de ce roman en deux tomes.
J'ai aimé le rythme, le style, les répétitions. La figure de style qui règne en maître tout le long de ces 1000 pages c'est la comparaison. De très jolies comparaison, tout le temps, tantôt pragmatique, tantôt poétique. Ça pourrait être lassant mais non. Ça rythme le récit, ça l'éclaire, ça l'illumine. J'ai aimé les personnages, leurs étrangetés, leurs bizarreries, leurs azimuts. Les descriptions sont parfaites, jamais ni trop longues, ni trop courtes. Les images se dessinent d'elles mêmes, les personnages prennent corps, c'est agréable.

Tengo et Aomame se sont tenus la main, un jour, à 10 ans. Et depuis, tenues par un fil imaginaire, leurs vies ont suivi leur cours, en parallèle. Tengo se retrouve embarqué dans la réécriture d'un récit apporté par une jeune fille de 17 ans, Fukaéri, destinée par son éditeur à devenir la nouvelle coqueluche des librairies. L'entreprise n'est pas totalement légale mais Tengo ne peut se dérober. Aomame donne des cours de streching. Durant ses temps-libres, elle met à profit sa connaissance du corps humain pour assassiner sans laisser de trace des hommes ayant été violents avec leur compagne. La machine est en route. Ils ne le savent pas mais Tengo et Aomame ont pris le même train, ce train qui subrepticement va les mener de l'année 1984 à l'année 1Q84.
Il y a là de l’hommage à George Orwell mais plutôt qu'un Big Brother omniscient ce sont des Little People qui régissent le monde. Les deux protagonistes vont parallèlement être amené à comprendre ce glissement et nous sommes, lecteurs, invités à suivre leurs interrogations sans certitude d'y trouver les réponses adéquates. Malgré la frustration que ça engendre et le sentiment de "pas assez" une fois la dernière page tournée, on finit par accepter, comme les deux héros, l'idée qu'il ne faut pas forcément chercher à comprendre et accueillir l'incongru comme une réalité possible. Même si elle est inquiétante.

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