La guerre des sexes

Il y a cet article qui tourne sur FB et qui suscite débats et questionnements.

Je me suis évidemment demandé comment je me positionnais par rapport à ça, comme je le fais pour tout et pour n'importe quoi. Comment je prendrais le fait que Noé veuille mettre une robe à l'école, par exemple ?

J'ai spontanément envie de répondre que je ne l'en empêcherais pas mais que je m'assurerais qu'il soit prêt à affronter les moqueries éventuelles (quoique dans l'école de beatnik dans laquelle il est, il est même possible qu'il n'en affronte aucune...) Mais à vrai dire, je pense qu'il y a un âge pour tout, et je ne suis pas certaine que'à 4 ans, et a fortiori avant cet âge, un enfant puisse concevoir la cruauté et la souffrance que peuvent engendrer ses choix. Du coup, peut être que j'attendrais qu'il soit plus grand et plus conscient de la dureté du monde pour le laisser faire ce genre de choix.

A vrai dire, la question s'est déjà posée : pour partir en classe de cirque, nous avions proposé à Noé de s'acheter une valise et de la choisir lui-même. Il n'a pas réfléchi longtemps : il fallait qu'elle soit ROSE parce que ROSE c'est la plus belle couleur du monde. Et finalement, on a fait quoi ? On lui a acheté une valise noire basique sur laquelle nous avons collé ensembles des autocollants d'animaux. Pourquoi ? Parce que nous avons eu peur qu'il ait à assumer la méchanceté et les moqueries des autres, plus grands que lui, tout seul. Et aussi parce que Vincent n'était pas prêt à assumer une valise rose s'il lui arrivait à l'avenir d'avoir à l'utiliser ^^

Il y a donc les idéaux et la réalité...

Mais ceci dit tout ceci ouvre un autre débat, à mon sens, bien plus important.

Pourquoi est-il tout à fait admis qu'une fille soit quelque peu garçon manqué (même si "c'est teeeeeeeeellement plus joli une petite fille aux cheveux longs !!!") et joue à des jeux de garçons alors qu'un petit garçon se fait moquer s'il s'habille de façon féminine et aime à jouer aux poupées plutôt qu'aux voitures ?
"On" attend de nos enfants qu'ils correspondent à leur sexe. Globalement, les garçons sont sensés aimer les couleurs froides, les jeux violents, les voitures et les trains tandis que les filles ont les cheveux longs, portent des robes, aiment les couleurs chaudes et jouent à des jeux d'imitation, soignent des bébés en plastic. Cependant, il semble qu'une petite fille aimant à jouer avec ses petits copains témoigne d'une certaine force de caractère. L'inverse, témoigne au contraire d'un manque de caractère, d'une certaine fragilité.
Est-ce normal ? Si ces poncifs sont violents et nocifs pour les enfants qui les subissent, ils mettent aussi en lumière qu'encore aujourd'hui la masculinité est jugée, tacitement, de façon plus positive que la féminité.

Pour continuer ma réflexion, j'ai posé la question à Noé :
"Noé, est-ce que les garçons ont le droit de mettre des robes ?
- Oui ! Une robe ROSE !
- Tu penserais quoi si tu voyais un petit garçon avec une robe, à l'école ?
- Qu'on peut mettre une robe si on veut !
- Et les filles, elle peuvent porter un pantalon ?
- ben... non ! C'est pour les garçons les pantalons !
- Pourquoi ? Moi, j'ai un pantalon là ! Et je suis une fille, non ?
- Oui... (pas convaincu)
- Et si Luan arrivait en robe, demain, tu lui dirais quoi ?
- (en souriant, un peu gêné) Que c'est joli...

Je ne suis pas certaine de comprendre la logique de mon fils (Vincent penche pour une logique misogyne : les garçons ont tous les droits ^^) mais ça me fait sourire de le voir (encore) aussi libre par rapport à ces questions. Je me prends à espérer qu'il le reste le plus longtemps possible...