J'ai crié de toutes mes forces et le plus fort que je pouvais, à m'en faire mal à la gorge. J'ai pas crié, j'ai hurlé, en fait. On était tous les 4 dans la voiture, Noé hurlait, j'avais tenté de lui parler, de le raisonner, de le comprendre, de lui donner raison, de lui changer les idées... Il hurlait encore et de plus belle. J'ai hurlé aussi et ça n'a rien changé. J'avais pas crié depuis longtemps... Je l'ai senti venir, lentement, mais sûrement... Le point de non retour, ce moment où l'on s'entend penser : "là, je vais hurler, ça va rien changer mais bordel, y a pas de raison qu'il n'y ait que lui qui ait le droit d'exploser". C'est idiot. En fait, c'est surtout puéril. Quand je hurle comme ça, c'est la petite fille en moi qui hurle "moi aussi je veux avoir le droit d'exister !!" Ça n'a rien à voir avec la situation parce que même sur l'instant, je sais que ça ne résout rien. Ça ne soulage même pas. Ça fait juste mal à la gorge et à notre relation. Pas pour la vie, pas profondément. Mais quand même suffisamment pour que, bien après la dispute, Noé soit inquiet de l'amour que je lui porte. Alors il faut que je lui dise que je l'aime, même quand je crie, que je m'excuse, que je ne devrais pas crier, que je lui demande pardon d'avoir perdu pied, que ça m'arrive aussi, à moi, sa maman, mais que je l'aime inconditionnellement. Alors, tout redevient calme et agréable et, à son tour, Noé peut dessiner sa colère sur une feuille blanche pour la consigner.
Noé et moi avons du pain sur la planche pour apprendre à être en colère sans avoir envie de tout casser.
Ah ben voilà, je me sens moins seule du coup ;)
RépondreSupprimerSi tu trouves une seule mère qui n'a jamais crié, tu m'appelles ;-)
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