Dans les livres et les discussions sans fond on parle souvent de ce regard supposé fort et puissant des tout petits, quand ils sont pendus au sein de leur maman ou à la tétine de leur biberon. On dit qu'ils regardent intensément leur mère et que c'est fort et beau et magique...
Noé ne m'a jamais vraiment regardée pendant les tétées.
Capucine, elle, me regarde. Ce n'est ni intense, ni magique, ni merveilleux. Ses yeux se fixent sur les miens, comme on fixe un feu ouvert ou une télé allumée. Ce regard, je ne sais qu'en faire. Je lui offre le mien, comme obligée, tout en ayant l'impression qu'en fait elle ne cherche rien d'autre que le vide pour pouvoir se laisser aller complètement. Comme lorsqu'on regarde évasivement par la fenêtre... Ce ne sont pas tant les oiseaux, les arbres ou les étoiles qui nous intéressent que le plaisir simple de n'avoir rien à penser, rien à comprendre, rien à analyser.
Capucine, quand elle mange, regarde par la fenêtre.
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