Je suis couchée dans le lit, Capucine accrochée à mon sein, la tétée est longue et j'en profite pour bouquiner. Vincent arrive et observe "t'aurais pas pu choisir plus gai ?"
Je dois bien admettre qu'on a vu plus drôle que des histoires de poilus allemands, perdant leur tripes dans les tranchées de la Grande Guerre... Mais un livre plus drôle n'aurait pas suscité en moi autant d'images...
Une classe, une lecture, des questions, des interrogations sur les gentils, les méchants, le rôle des Etats, le rôle des guerres, sur la responsabilité, la culpabilité, la souffrance, la légitimité, l'indignation...
De plus en plus je sens l'envie poindre en moi d'enseigner, de plus en plus forte. Je disais à Vincent, en finissant mes études "j'ai peur de ne jamais servir à rien". Petit à petit, je sens qu'il y a peut être pour moi une place à prendre, où je serai utile. Donner à voir le passé, donner à le comprendre, donner à analyser le présent... Peut être pas toujours savoir passionner les foules, mais si au moins il y en a un ou deux qui entend, qui comprend... Il y a tant de choses à dire...
Mon premier livre post-accouchement, pour Noé, avait été "corps étrangers" de Didier Van Cauwelaert... Quand même, les jolies petites histoires d'amour, ça suscite moins de remous.
yihahaaaaa :-) comment ça va être trop bien d'être collègue et peut-être de finir notre vie ensemble :-)
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