La petite fille ne veut pas sortir de la piscine, pas tout de suite, pas déjà. La maman crie, s'énerve, crie plus fort, menace. La petite fille explique pourquoi elle voudrait encore pouvoir rester 5 minutes. Sa copine vient d'arriver dans l'eau, elle n'a pas eu le temps de jouer avec. Sa maman n'explique rien, elle ordonne. La petite fille se rapproche du bord pour mieux se faire comprendre. Deux claques bien senties sur les cuisses lui répondent. Elle sort en pleurant, vaincue, humiliée, la tête basse, marmonnant encore son explication non entendue. La maman rattrape la fille par la tresse et tire dessus pour forcer sa fille à écouter son sermon : "quand je te dis quelque chose, tu m'écoutes ! Je ne veux pas entendre tes explications". Voilà, c'est aussi simple que ça, l'expression d'une volonté de puissance, de pouvoir sur son enfant. Ou est l'amour ? Ou est la tendresse ? Ou est l'écoute ? Ou est l'attention ?
C'est une violence éducative ordinaire. C'est une violence qui ne choque pas grand monde. "Il faut bien les éduquer". Leur apprendre quoi ? Que pour se faire entendre il vaut mieux frapper qu'expliquer ? Que la raison du plus fort est toujours la meilleure ?
Vincent et moi, on a pris nos affaires et on est partis. Lâchement, peut être...
Petite fille, j'espère qu'en grandissant tu garderas l'envie d'expliquer pour te faire entendre. J'en doute... Petite fille, je m'excuse de ne pas t'avoir soutenue.
La maman violente est "nounou" de son état. Et oui...
je vais te répondre par un post sur mon blog, ça fait longtemps que je voulais parler de ces violences inouies qui me tues!
RépondreSupprimerça me tue,un enfant bien élevé est un enfant qui se tait ou prononce les bonnes formules!
On met au monde des êtres inaptes que nous adaptons, fait chier!
Et si nos enfants étaient capables, et même mieux que nous parfois...ça nous fouterait trop les boules?
Moi je crois qu'il y a aussi tout simplement le besoin de puissance... Affirmer sa puissance sur autrui c'est une façon d'exister... C'est la frustration d'une vie entière que l'on fait s'abattre sur notre enfant, sous prétexte de l'éduquer. "Je passe ma vie à courber l'échine, alors toi, tu vas la courber devant moi !"
RépondreSupprimerC'est aussi une façon d'entrer dans le rôle de "parent", pour certains, je crois. Imposer son point de vue à son enfant, c'est montrer sa toute-puissance et s'affirmer comme son supérieur. C'est comme ces enfants de quelques mois à peine que l'on ne nourrit que lorsque nous, tout puissant, avons décidés qu'ils devaient avoir faim. C'est comme ces parents qui prennent le moindre pleur pour un caprice injustifié. Tout ça, ça dit à son enfant "tu n'as pas le droit de citer, tu as juste le droit d'exister comme j'entends que tu existes. Tu n'as pas de besoins propres. Tes envies sont injustifiables. Il n'y a que moi qui sais, moi qui ai raison. Je t'impose ma puissance en conséquence, pour ton bien". Ce "pour son bien" justifie tout...
Ca me révulse.
De toute façon il n'y a pas de dialogue possible avec "ces gens-là", puisqu'ils auront tôt fait de pointer du doigt mon prétendu laxisme. Et à vrai dire, peu m'importe de discuter avec eux. Je me contente d'espérer que leurs enfants sauront ne pas répéter les erreurs de leurs parents.
c'est ca qui m'a toujours épaté chez vous, Vincent et Camille... votre capacité d'écouter Noé. c'est pas tellement une capacité en réalité (je pense). c'est "juste" une excellente idée que vous avez de le considérer comme un être vivant à part entière, qui peut raisonner et avoir raison mais aussi tort, comme quiconque. Je ne pense pas avoir été éduqué à l'opposé de ce principe, ni exactement dans le même sens, mais je sais en tout cas que plus tard, je voudrai aller dans la même direction que vous. Je te l'ai déjà dit, mais dès que je serai enceinte, et encore plus lorsqu'il/elle sera là, tu seras mon "appel à un ami" quotidien pour me/nous aiguiller dans cette tâche, ce rôle.
RépondreSupprimerOh mais maït, moi je ne me fais aucun soucis pour la maman que tu seras ! Mais je serai avec plaisir (et beaucoup d'honneur ;-) ) ton "appel à un ami" autant que tu le voudras... Parce que clairement, il n'y a pas de rôle plus difficile à tenir que celui de maman, et on n'est jamais trop soutenues. Mais vraiment, vraiment, je le répète, je ne me fais pas de soucis. Je suis persuadée que tu n'auras pas tant besoin de moi.
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