De la question de faire ou de ne pas faire des enfants

Vincent conduit et moi je parle. Parfois, nous écoutons des bribes d'information à la radio. Parfois, nous nous taisons. Parfois, nous parlons de Noé. Pour la journée nous l'avons laissé avec son Papou et sa mémé. Pour la journée, nous jouons les Child Free. Il y a justement à la radio une émission sur ces personnes qui décident de ne pas avoir d'enfant, qui se donnent le droit de choisir. C'est intéressant et ça nous ramène inévitablement à notre choix d'en avoir, d'abord un, puis deux. Est-ce que c'était réfléchi ? Non. C'était ressenti. C'était un peu aussi la quête d'autre chose. Est-ce que c'était totalement juste ? Pas forcément. Est-ce qu'on regrette ? Non, jamais. Parfois, on s'est dit qu'on avait été trop vite pour le premier. Parfois, on s'est dit qu'on aurait pu profiter un peu plus de notre vingtaine. Parfois, on s'est dit qu'on pourrait faire des choses, sans lui... voyager plus loin, plus libres, apprendre à se connaître, à trouver les limites de notre couple, sans obligation, sans pression. Mais finalement, quand tout est pesé, mesuré, réfléchi, il reste de tout ça l'incroyable chance que nous avons d'avoir Noé. Il reste le plaisir de le voir grandir, de l'aider là dedans, de lui apprendre à être aussi heureux que possible. Il reste la merveilleuse opportunité de rendre ce monde meilleur, même si c'est présomptueux. Il reste l'obligation d'être moins égoïstes moins égocentriques, et ce n'est pas plus mal.
Faire un enfant, c'est se donner l'opportunité d'atteindre au sublime, plusieurs fois par jour, rien qu'en observant cette vie qui s'épanouit.
Je n'ai jamais été aussi certaine de mes choix que ces derniers mois, tout simplement parce qu'ils me rendent heureuse, et que c'est pas peu de chose.
Et puis aussi parce que j'aime profondément l'homme avec qui je partage ces décisions et que son amour est pour moi le plus beau des voyages.