Les couleurs de la colline

On quitte le froid, le gris de la ville, le blanc de la neige et du ciel. On quitte le terne et l'humide.

C'est ici que sont toutes les couleurs. Le vert-de-gris du platane. Les touches kaki de l'écorce qui tombe. Le violet de l'arbre de Judée. Le jaune de ce buisson sans nom. Le vert clair du citronnier, le vitrail bleu du ciel à travers les branches noires et anguleuses du figuier. Le bêlement des moutons, la caquètement de la poule, le souffle du vent, comme une litanie.

Le rythme des visites. Les amis. La famille. Les amis. La famille.

Le petit café après le repas.

Le plaisir de lire sur la terrasse.

La colline n'a jamais autant de couleurs qu'au printemps. Dans un mois, deux au maximum, l'herbe jaunira, les fleurs flétriront, le ciel sera brulé de trop de soleil... Et l'odeur du chlore au bord de la piscine remplacera l'odeur des fleurs jaunes de ce buisson sans nom.