jeudi 29 novembre 2012

Bain plaisir

A la maternité où j'ai accouché de mon premier enfant, on m'a expliqué comment donner le bain à mon bébé. On le savonne hors de l'eau, rapidement, en commençant par le visage, puis hop hop hop on se dépêche de le mettre dans l'eau pour pas qu'il prenne froid. On le tient bien sous la tête, pour qu'il se sente en sécurité et pour ne pas lâcher prise, on le rince, on le berce un peu s'il aime ça et hop, dans la serviette. On le sèche bien dans tous les recoins, on désinfecte le cordon s'il le faut. Voilà, c'est fini.

On ne m'a pas dit que le bain d'un bébé pouvait aussi être autre chose qu'un acte hygiénique. On ne m'a pas dit que ça pouvait ressembler à ça :

J'ai tenu, pour mes deux accouchements, à donner une naissance douce à mes enfants. J'ai eu plus de succès avec Capucine qu'avec Noé en la matière. J'étais mieux préparée pour la deuxième, faut dire. J'ai encore la sensation qu'on part d'un meilleur pied dans la vie quand on y entre sereinement.
J'ai une vision du parentage plutôt positive, même si je dois souvent me battre avec mon héritage. J'ai la conviction que nos enfants, dès lors qu'ils sont foeutus, méritent notre tendresse, notre douceur, notre affection animale. Je suis convaincue que c'est ce qui fera de l'humain un être vivant meilleur que ce qu'il est actuellement. Et quand je vois ce bain plaisir donné à ce bébé, la force qu'il y a dans les mains de cette femme, la douceur aussi ; quand je vois l'abandon de ce bébé, l'état de la relaxation profond provoqué par la seule volonté de la femme qui s'en occupe de faire du bien à ce bébé... Je me dis que ça passe aussi par là. Je me prends à rêver que de tels bains soient offerts à tous les bébés... ce sera alors la preuve qu'on considérera enfin les nouveaux nés comme des êtres de sensations et d'émotions à choyer, à aimer, à entourer de douceur. Je ne peux pas m'empêcher de croire, peut être naïvement, qu'on s'en sortirait tous un peu mieux si on commençait la vie de cette façon.

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