C'est une maison bleue, à flanc de falaise, sur les hauteurs d'un village. C'est une maison bleue toute entourée de fleurs et de verdure. Il y avait nos quatre belles âmes et toute la mer devant nous. Le ciel s'y coulait et c'était joli. Etait-ce vert ? Etait-ce gris ? Etait-ce vert de gris ? Il y avait le bleu aussi, comme celui de la maison. Et nos photos en noir et blanc.
Les cartes postales c'est joli mais ça ment toujours un peu. Dans la vraie vie, il y a des oiseaux morts. Trois. Il y a des araignées noires et peut être pas si nombreuses mais dérangeantes. Dans la vraie vie, il y a quelques regards froncés qui font le contraste avec l'infinité des nuances du paysages. La mer, la campagne, la falaise. Le train à vapeur, une autre époque, et un bateau plein de javel. Les cartes postales c'est jolis, oui, mais pas aussi beau que la vraie vie. Dans la vraie vie, il y a peut être des portes qui claquent mais il y a des coeurs qui battent. Et ça fait toute la différence.
Nous sommes partis en vacances en famille.
C'était bien.
Le petit train c'était bien, le bateau c'était bien, les plaines de jeux c'était bien, la mer à marrée basse, la mer à marée haute, le marché du samedi, la brocante du vieux casino, les balades avortées, la pluie et le vent, le soleil de fin de journée, la lumière rasante, les style trépassé des bicoques en briques, l'orage, la lecture sous le plaid, le scrabble avec Noé, le plateau de coquillage, la glace américaine, les phoques et le reste... C'était bien.
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