dimanche 27 mai 2012

Un peu perdue

Où est la limite ? Je ne sais plus. A partir de quand devient-on trop sévère ? A partir de quand est-on trop laxiste ? Difficile à dire. La frontière est mouvante et il semble qu'il faille se réadapter à chaque instant.

Noé est tantôt un ange de sensibilité, tantôt une fripouille. Ces derniers temps, je me sens un peu larguée. Est-ce que je suis à la hauteur ?

Pas toujours, c'est sûr.

Quand Noé me demande pour la Xième fois de jouer aux petites voitures avec lui et que je lui réponds pour la Xième fois que "bof, non, j'ai pas envie... Peut être tout à l'heure", je ne me sens pas à la hauteur. Il y a des périodes où j'arrive à trouver du plaisir dans ses jeux enfantins et d'autres où je n'y arrive pas. Là, je n'y arrive pas.

Quand il refuse de mettre de la crème solaire en plein cagnard et que je l'attrape de force pour la lui mettre, qu'il passe une heure à hurler et pleurer toute sa colère de ne pas avoir été respecté, je ne me sens pas à la hauteur non plus.

Je ne me sens pas à la hauteur parce que ma tâche de parent ce n'est certainement pas de montrer à mon enfant que les choses s'obtiennent par la supériorité physique.
Pourtant, ma tâche de parent c'est de protéger mon enfant des coups de soleil et de lui apprendre que l'exposition au soleil peut avoir de graves conséquences.

Les jours où je ne suis pas à la hauteur sont nombreux. Pourtant, chaque fois que je réfléchis à tête reposée, les solutions me viennent.
Là, je ne sais pas.


En ce moment, les solutions ne me viennent plus.
Le respect de l'individualité de mon enfant passe-t-il avant tout le reste ?

La vérité c'est qu'en ce moment je suis tellement fatiguée (c'est un terme poli pour ne pas avoir à dire "déprimée") que je n'apprécie pas le temps passé avec mes enfants. Je les trouve mignons à certains moments, attendrissants à d'autres... Mais tous les moments du quotidien, avec les contraintes qu'ils impliquent, me semblent infiniment lourds. Je ne suis plus assez légère pour bifurquer, prendre les conflits  d'un autre angle. Je suis sur pilote automatique et les pilotes automatiques ne sont pas subtils. Ni, tout simplement, aimants.

Le constat serait probablement moins amer si je n'avais pas conscience, de façon aiguë, de l'importance de mon rôle de maman ; si je n'étais pas convaincue que le conflit avec l'enfant ne ménait à rien ; si je n'étais pas persuadée que la confrontation frontale était une erreur.

Pourtant, si je suis convaincue de tout cela, je suis aussi convaincue qu'il est normal de ne pas toujours être à la hauteur.

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