Parce que j'ai des amis intelligents qui m'éclairent et parce qu'il y a des études qui en parlent, je te le dis sans détour : "tu ne doubleras jamais, mon fils !"
Le redoublement n'est pas une bonne solution. Je l'ai lu ici, d'abord, puis là, plus en détails.
Voilà en quelques mots ce que j'en retire :
Depuis presque 30 ans, des études mettent en évidence l’inefficacité du redoublement dans différents pays. Malgré ces dernières et les injonctions politiques, les enseignants y recourent massivement. C'est qu'il existe un hiatus entre la vision des enseignants et celles des chercheurs et des politiques. Pour les premiers, le redoublement apparaît comme une chance supplémentaire de maîtriser les compétences attendues. Ils comparent l'évolution d'un élève avant et après son redoublement. Les chercheurs eux comparent deux élèves "théoriques" identiques dont l’un a redoublé, l’autre pas, il montre que le second s’en tire mieux que le premier sans compter l’effet de stigmatisation du redoublement.
Il est intéressant de constater qu'aucun enseignant interrogé dans le cadre de l'étude de l'ULB n'avait connaissance des études attestant de inefficacité du redoublement. Leur attachement au maintien se base donc sur leurs expériences personnelles. Ainsi, selon eux, si les bases ne sont pas stabilisées, les apprentissages ne pourront pas se construire de manière satisfaisante. Ainsi l’apprentissage semble procéder de l’accumulation des savoirs par transmission et/ou par imitation. La progression se construit linéairement par empilement. Un modèle cumulatif de l'apprentissage donc bien ancré chez les enseignants. Il s'agit là de l'aspect cognitif. Au niveau affectif, les enseignants préconisent parfois le maintien en soulignant la rudesse supposée ou réel des primaires.
Ce qui est frappant c'est que les enseignants et les directions situent majoritairement les causes de l’échec scolaire en dehors du cadre scolaire. Dans la plupart des cas, la famille et l’enfant étaient clairement remis en cause. La conséquence de cette perspective est qu’elle permet difficilement d’imaginer des pistes d’aménagement pour l’enfant lorsqu’il est amené à vivre un maintien. En effet, comment apporter des solutions à l'intérieur même de l'école si les causes se situent à l’extérieur de celle-ci ?
Par ailleurs, le redoublement est une pratique coûteuse. Tout l'argent qui y est engagé est un manque à gagner terrible pour un investissement potentiel dans d'autres techniques de soutien et d'encouragement pour les élèves en difficulté.
Bref, mon engagement en tant que parent et citoyen c'est de refuser le redoublement. Non pas parce que je prévois déjà de ne pas faire face aux difficultés potentielles de mes enfants mais parce que, si difficultés il y a, je ne veux pas y répondre par de mauvaises solutions.
Oui, le souci c'est que ce n'est pas certain que tu aurais ton mot à dire.
RépondreSupprimerDe plus, je ricane doucement en lisant que les enseignants ignorent qu'il y a des études à ce sujet et leurs résultats (vu la manière dont je me suis heurtée à un mur quand j'ai essayé d'en parler avec certains la semaine dernière).
Je commence à me dire que finalement, ça serait pas plus mal que les instits primaires soient universitaires, comme on en parle depuis des années (on en parlait déjà il y a 10 ans que j'ai été diplômée de l'école normale)
RépondreSupprimerCe n'est pas toujours la solution préférée des élèves, mais le soutien scolaire reste une option non négligeable pour nos enfants. Si ça peut éviter les sermonts quotidien des profs, après tout pourquoi pas. Le problème, c'est que ce ne sera probablement pas votre enfant qui vous le proposera, et il risque de ne pas accueillir l'idée avec beaucoup d'enthousiasme. ça reste une alternative au redoublement. En tout cas c'est un article plutôt intéressant.
RépondreSupprimerC'est tout à fait ça poulette!!! T'as oublier de dire que le maintien (mot plus propre que redoublement)est toujours proposé comme une solution de bienveillance à l'égard de l'enfant à qui on évite ainsi la confrontation à la rudesse du primaire (je parle là du maintien en 3ème maternelle). Et dans ce cas à quand la proposition du maintien in utero pour leur éviter la rudesse de la vie ;-).
RépondreSupprimer@ Bénédicte: En primaire les parents ont le dernier mot puisqu'il n'y a pas de certification avant le CEB! Ils leur faut juste le cran d'affronter les professionnels qui mettront des mots et des analyses derrière leur décision.De plus je doute que la solution passe par le statut universitaire de tout les enseignants quand on voit à quoi se résume l'agreg... Peut-être un master en science de l'éduc pour tous alors...En même temps comme dit mon collègue "difficile de donner à boire à un âne qui n'a pas soif"
Et au faite pour avoir plus de "chances" d'être maintenu il vaut mieux être un garçon né dans le dernier trimestre ;-) Ce n'est qu'un début conti-nu-ons-le com-bat!
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