Depuis quelques semaines et mois, la question de l'École est omniprésente dans mes réflexions. Cet article de Henry Goldman la ravive encore un peu plus.
Nous savons que toutes les écoles ne se valent pas et notre seule arme, au premier abord, c'est de tout mettre en œuvre pour que notre progéniture se retrouve dans l'une de celles qui sortent un peu du lot.
Moi la première, j'ai inscrit mon enfant à 30 minutes de chez moi dans l'espoir de lui offrir une jolie scolarité. Pas une scolarité de compétition, pas une scolarité de petit singe savant, pas une scolarité de règles et de devoirs. Une jolie scolarité. Un personnel pédagogique à l'écoute des parents, des parents impliqués, du libre arbitre laissé aux enfants, de la considération entre les individus, qu'ils aient 3 ans ou 60 ans. Je suis contente.
Je suis contente pour Noé parce que tous les jours il s'épanouit un peu plus et qu'il est manifeste que c'est en partie grâce à l'école.
Mais je suis profondément triste et en colère que cette jolie scolarité ne soit pas offerte à tous. Je suis profondément triste et en colère que l'État (ou les Communautés) laisse aux parents l'entière responsabilité de la réussite ou de l'échec de ses enfants. Je suis profondément triste et en colère que selon les quartiers où l'on habite on puisse prétendre ou non à avoir un enseignement de qualité à proximité. Je suis profondément triste et en colère que chaque jour l'apartheid social-culturel-confessionnel soit renforcé par l'Enseignement et soit de plus en plus acquis comme une réalité immuable.
Et je ne sais pas quoi faire, tout simplement. Parce que la tristesse et la colère, c'est bien beau, mais ça ne construit rien.
J'aimerais que toutes les écoles se valent. J'aimerais que tous les enfants y aillent le cœur au ventre. J'aimerais que ce soit un lieu de sécurité, la simple sécurité de savoir que l'on va être encouragé et respecté dans son individualité. Parce que c'est de cette sécurité là, élémentaire, dont on a besoin pour devenir un libre penseur, autonome et heureux. J'aimerais que l'école soit le lieu de l'expérience positive de la vie en commun parce que si l'école n'est pas ce lieu, qu'attendre du reste ? J'aimerais que l'école enseigne toutes les religions à tout le monde comme on apprend l'histoire et sans accent prosélyte.
Je me demande si je suis folle.
Peut-on demander à ce qui constitue l'émanation d'une société d'en prendre le contre-pied ? Pourtant, l'École est le lieu de la constitution des identités, aussi... Et voilà que je ne sais plus où j'en suis. Que penser, qu'espérer ?
Y a-t-il encore des raisons d'espérer ?
En ce qui me concerne je pense qu'il y a toujours des raisons d'espérer.
RépondreSupprimerTant qu'il y aura des personnes comme toi qui poseront les bonnes question, qui ne se contenteront pas de suivre le "troupeau" en râlant et qui agiront à leur niveau avec les moyens à leurs disposition.
C'est la goutte d'eau qui fait les grandes rivières et les petits ruisseaux qui font les fleuves.
Alors oui chaque jours il y a des raisons d'espérer, car chaque jour il y a de nouvelles personnes qui prennent conscience qu'elles peuvent changer de petites choses dans leur quotidien et qui agissent comme elles le peuvent à leur niveau.
Et comme cela la boule de neige grossit, grossit, grossit...............
Marie-Hélène