Triste Pâques

Depuis qu'il a peint son "petit panier des cloches de pâques", Noé frétille d'impatience en attendant que les cloches passent par l'école.

C'était aujourd'hui.

C'était aujourd'hui mais l'institutrice n'avait pas pensé à prendre quelques œufs au chocolat noir. "Quelques bonbons feront l'affaire" a-t-elle conclu ce matin.

Mais ce soir, en allant chercher Noé, il n'y avait pas de panier pour lui, pas d'œufs, pas de bonbons, rien. Une dame a supposé qu'il devait être dans son cartable. Noé a dit que non, qu'il n'était pas dans son cartable. Elle ne l'a pas cru. J'étais fatiguée, un peu triste de sentir la déception dans la main molle de mon fils que je serrais fort dans la mienne et j'ai eu envie de lui dire : "Noé n'a encore jamais menti, faites-lui confiance ! Il mérite bien ça !" Mais je n'ai rien dit. Ça ne servait à rien.

On a continué à chercher mais on a rien trouvé.

L'enfance est faite de désillusions et de déceptions, on sait ça tous les deux.
Désolée... Je suis désolée mon petit garçon.