samedi 10 mars 2012

Journée de la quoi ?

J'avais écrit un texte sur le sujet. LE fameux sujet du 8 mars : la journée de la femme. Et puis il est resté là, dans mes brouillons. Ca me semblait trop compliqué, trop lourd. Je n'arrivais pas à mettre mes idées suffisamment en ordre pour me sentir légitime à en parler, pour le publier. D'ailleurs, mes idées, je ne suis pas certaine d'avoir réussi à les ordonner vraiment. Malgré tout, après avoir lu le texte de Mama Loup, j'ai eu envie quand même de les mettre ici, rendre le brouillon public. Pas parce que je ne suis pas d'accord avec elle, non. Je suis vraiment d'accord avec elle. Elle a su mettre ses idées en bon ordre et je l'envie un peu. Pourtant, après ma lecture, j'ai eu envie de compléter... Oui, il faut penser aux femmes du monde. Oui, nous avons acquis beaucoup de droit, nous, ici. Mais, non, tout n'est pas fini. Non, l'égalité n'est pas encore d'actualité. Oui, être une femme ici et en 2012 c'est toujours plus difficile que d'être un homme.

Alors voilà le brouillon rendu public...

"8 mars, journée de la femme. Journée de la quoi ? Journée de la moitié de l'humanité. Pourquoi ? Pourquoi pas une journée des hommes ? De quoi elles se plaignent ? Elles ont le droit de faire ou de ne pas faire d'enfant, elles ont le droit de travailler ou de rester chez elle, elles ont le droit de se marier ou de rester célibataire, elles ont accès à tous les métiers... Le temps où elles avaient besoin de l'autorisation de leur mari pour travailler, avoir un compte en banque à leur nom ou porter des pantalons est révolu. Merde, quoi !

Qu'elles soient, en moyenne, payées 20% de moins que leurs homologues masculins est un détail... Comme le fait qu'elles n'aient pas accès, à diplôme équivalent, aux mêmes postes à responsabilité, comme le fait qu'elles se tapent 3 heures de tâches ménagères chaque jour contre 1h20 pour les hommes, tout ça ce ne sont que détails de peu d'importance.

On ne parlera évidemment pas du harcèlement que subissent certaines quand elles annoncent leur grossesse à leur patron. Faire un enfant est encore et toujours considéré comme un caprice personnel et égocentrique typiquement féminin alors que c'est aussi (et, à l'échelle "macro", surtout) un acte économique sans lequel le pays s'effondre en une génération. Alors même que les femmes assurent, "en mettant bas", la pérennité de la société, elles en payent le prix fort en voyant leur carrière malmenée, leurs avancements refusés, leur retraite écornée... et en les aliénant de cette façon à l'obligation de ne pas être seule, avoir un homme absolument, un homme qui lui a eu le droit d'avoir une belle carrière et qui, donc, aura une belle retraite.

Bien sûr, c'est un cliché. Bien sûr, il y a des femmes, comme moi, qui ont des hommes parfaits qui s'occupent de tout, qui font bien plus que les 1h20 de tâches ménagères. Bien sûr, il y a des femmes qui font des enfants tout en travaillant en entreprise et en restant considérées avant tout pour leurs compétences. Bien sûr, on devrait penser "au sort des femmes" tous les jours de l'année. bien sûr, il y a pire. Il y a les femmes excisées. Il y a les femmes violées. Il y a les femmes battues. Il y a les femmes, partout dans le monde, qui subissent de bien plus graves exactions. Mais justement, parce qu'il y a pire et parce qu'on devrait y penser tous les jours, pensons-y au moins une fois. Tout a été acquis, rien n'a été offert. La domination masculine n'est pas qu'un slogan féministe désuet. C'est une réalité."

Je rajoute à ce brouillon que la domination masculine n'est pas le fait de l'homme. La domination masculine est assurée tant par des hommes que par des femmes... Il y a autant de sexisme chez les femmes que chez les hommes. Les femmes ont intégrés bien souvent, leur infériorité supposée. Parce que le sujet est complexe, parce qu'il est multiple, il mérite qu'on en parle, qu'on en débatte et s'il faut qu'il y ait une journée dédiée pour que ça arrive, va pour la journée de la femme. Franchement, vous en parliez de la condition féminine, le 7 mars ?

1 commentaire:

  1. Ton article complète à merveille ce que je pensais, tu as tout à fait raison d'axer le discours sur les femmes occidentales, celles qui sont censées avoir plus de chances que les autres, nous en somme, parce qu'il y a encore plein plein de chemin à parcourir.
    Merci :)

    RépondreSupprimer