Aimer nos enfants pour ce qu'ils sont ou pour ce que nous voyons d'eux ? Aimer nos enfants avec bienveillance ? Un peu ? Beaucoup ? A partir de quand c'est trop ? Aimer nos enfant avec un peu de recul ? Beaucoup ? Pas du tout ? A partir de quand c'est pas assez ?
Il y a trois ans et demi, Noé venait au monde en même temps que naissait en moi l'impression désagréable qu'il était impossible de porter un jugement objectif sur son enfant. Oui... Je mettais au monde mon enfant et je pensais déjà au regard que je pouvais porter sur lui.
Pour comprendre ça, je demande des comptes à la petite fille que j'ai été. Peur de ne pas dire la bonne chose au bon moment, peur d'être vaine, pas assez ceci, trop cela, pas adéquate, en permanence jugée, mesurée à l'aune de ce qu'il faudrait que je sois pour être aimée.
Pourquoi ?
Pourquoi c'est si difficile de laisser derrière tout ce qui nous a blessé ?
Pourquoi on porte le fardeau des autres ? Pourquoi on le laisse à nos enfants ?
Il y a trois ans et demi, Noé venait au monde et lorsqu'on me disait qu'il était beau, je me demandais si c'était vrai ou si c'était juste pour me faire plaisir, en regrettant de ne pas pouvoir faire confiance en mon regard subjectif. Depuis, je me suis en permanence souciée de l'image qu'il renvoyait. J'étais terrorisée à l'idée qu'on ne l'aime pas, comme j'ai été terrorisée à l'idée qu'on ne m'aime pas.
Noé, je te demande pardon.
Tu sais, tu es beau ! Tu sais, je t'aime.
J'apprends à devenir une mère aimante, enveloppante. J'apprends à être soutenante. J'apprends à faire avec tous mes gouffres au coeur pour qu'il n'y en ait pas trop dans le tien.
Noé, mon fils... mon chéri... Merci d'essuyer les plâtres.
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