J'ai un fardeau, lourd comme un cheval mort, que je me traîne et qui me traîne. Un fardeau dont je tente de me débarrasser mais qui colle tout partout sur moi.
D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours voulu me conformer, être comme les autres, mais en mieux... J'ai toujours chercher à mériter l'amour par tous les moyens possibles, pas forcément les plus louables. Les efforts vains, la fourberie, les mensonges, les sourires, les douceurs, les niaiseries, la pitié, la compassion, les manifestations surfaites d'intelligence... Depuis toute petite, j'ai cherché à plaire... Et ce faisant je souffrais de ne jamais y parvenir suffisamment... Parce que toutes cette énergie ne peut que rencontrer la déception. J'avais besoin de reconnaissance. J'avais besoin d'être reconnue. Parce qu'être reconnue c'est exister. J'avais besoin d'exister, d'avoir ce droit. J'avais besoin que ma voix soit entendue. Au moins un peu.
Ce besoin de reconnaissance, je le traîne comme un boulet. Parfois j'arrive à vivre bien avec. Parfois j'arrive à l'oublier. De plus en plus souvent, c'est vrai. Mais parfois, ce besoin, cette souffrance, cette douleur-là me prend encore à la gorge et la rage qui est dedans explose tout au fond de moi.
Alors je prie pour ne pas refourguer ce poison à mes enfants. Je prie pour qu'ils n'aient jamais besoin de quémander mon amour. Je prie pour qu'ils soient comme ils ont envie d'être sans chercher à se conformer à mes attentes. Et je prie pour que ça les rende heureux.
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