Tout m'énerve, tout m'agace, tout me rend folle. C'est au delà de moi, au delà de toute logique, au delà du ressenti. La colère grignote mon ventre, mon cœur et ma tête sans qu'il n'y ait plus de raisons que d'habitude... Sans qu'il n'y en ait plus que d'habitude, j'ai l'impression de ne croiser que des cons, des méchants, des gens malveillants et des imbéciles. Il n'en faut pas beaucoup.
La dame du parc a choisi de s'assoir sur mon banc, le mien, juste à côté de moi alors que tous les autres bancs étaient libres. J'ai failli l'étriper. Cette fille qui tient un blog suivi qui est incapable de différencier le premier du second degré. Je n'ai pas su l'ignorer. Cette autre là qui est incapable de prendre un peu de recul sur le monde et sa vie que pour se rendre compte que son patriotisme est une insulte à l'intelligence. J'ai envie de la mépriser. Et tous ces gens qui sont contre la guerre, pour la paix, qui trouvent que le racisme c'est moche et que Obama est tellement drôle... J'ai envie de leur hurler qu'ils sont tellement, tellement, tellement convenus, sans intérêt, dispensables.
Je suis toute de colère vêtue et ce n'est pas parce que le bébé (mais quel bébé ??) n'est pas encore né... Non. C'est juste que je suis lourde, que mon corps est lourd, que je ne peux pas poser le moindre geste sans au préalable réfléchir à la façon dont je vais m'y prendre pour que ce soit le moins inconfortable possible. C'est juste que dès que je fais tomber quelque chose (et je fais tomber quelque chose toutes les 5 secondes) je sais qu'il va me falloir une minute pour le ramasser et 10 minutes pour m'en remettre. C'est juste que aujourd'hui c'est Vincent qui m'a aidé à mettre mes chaussettes et mes chaussures. C'est juste que ce bébé prend tellement de place dans mon corps que je ne peux plus jouer comme je veux, c'est-à-dire sans devoir sans cesser rappeler "attention, ne sois pas brusque, tu vas me faire mal", avec mon fils. C'est juste qu'une grossesse de 9 mois c'est déjà long, alors ne parlons pas d'une grossesse de plus de 9 mois. C'est juste que mon corps me rappelle tous les jours que "c'est pour bientôt" sans que ce ne soit jamais bientôt.
Je suis fatiguée d'y croire tous les jours et de me réveiller tous les matins déçue, comme la veille.
Je suis fatiguée de ne jamais avoir droit à la facilité, de toujours devoir prendre sur moi, apprendre à vivre les choses avec sérénité... Alors qu'il suffirait que ce bébé sorte.
Je ne veux plus de ce bébé en moi. Ca a trop duré. Il va être plus que gros, plus que grand, en bonne santé, qu'il naisse et n'en parlons plus. Je l'ai aimé dans mon ventre. Je l'ai vraiment aimé. Ca y est, c'est bon, passons à autre chose.
Camille, dur de lire tant de fatigue. Je l'imagine, sans pour autant pouvoir me mettre à ta place. Tu as raison d'extérioriser tout ça, de lâcher, de ne pas te retenir.
RépondreSupprimerJ'espère que ce bébé arrivera vite, je t'imagine lever les yeux au ciel en lisant ça, parce que tu l'espère plus que quiconque. Mais continue à lâcher, à faire sortir et à ne pas retenir.
Il y a des moments dans la vie où ne supporte plus rien, parce que justement on supporte déjà beaucoup trop. Je ne peux que te souhaiter encore un peu de courage, de patience.
d'ailleurs rien à voir mais je voulais te demander si je pouvais mettre ton blog en lien depuis le mien dans ma blogroll, comme c'est un blog plutôt personnel, je préfère te demander avant, et évidemment aucun souci si tu ne préfères pas. bises
RépondreSupprimerTu pouvais me téléphoner...Hier j'étais colère, je t'ai appelée et je me sentais beaucoup mieux...Bon pas sure que j'aurais été efficace mais j'aurais pu essayer...
RépondreSupprimerCa va mieux aujourd'hui. Je raconte dès que j'ai dormi une heure, récupéré le loustique et 5 minutes pour vider mon cerveau sur internet.
RépondreSupprimerMerci pour les mots ici et sur FB. Ca m'a fait du bien, a posteriori ;-)
Elisa, quand je suis colère je suis toute rentrée à l'intérieur de moi et plus rien n'existe en dehors. Mais j'ai lu ton post et je suis pressée que tu me racontes la discussion avec l'instit'. Je t'appelle tout à l'heure.
Mamma loup, j'ai oublié de te dire : pas de souci pour moi ;)
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