mercredi 24 août 2011

Mon corps, cet ennemi.

Cet après-midi, en faisant ma relaxation quotidienne, j'ai eu quelques contractions. J'étais bien, j'imaginais que c'était peut être LE moment. Elles étaient régulières, relativement présentes. Je me disais que rien n'était prêt mais je m'en foutais, c'était un jour parfait pour accoucher. Deux heures plus tard, j'avais RDV avec ma sage-femme, j'aurais l'occasion de lui dire, on irait déposer Noé chez ses babysitters en ayant la possibilité de tout bien lui expliquer, et nous irions à la maternité. Le scénario était idéal. Vincent ne croyait pas vraiment que mes contractions pouvaient prédire un accouchement proche et intérieurement je souriais de ma victoire, deux heures plus tard, lorsque la sage-femme nous dirait après auscultation que "c'est bon, RDV à la maternité !"

Et puis finalement...

On est arrivé chez la sage-femme et je n'ai même pas eu le cœur de lui dire que j'avais eu pas mal de contractions tellement j'étais triste et déçue et en colère. Pas parce que je n'avais plus de contraction, non. J'étais triste et déçue et en colère parce que le résultat du frottis n'était pas bon. Évidemment, le strepto c'est pas grave. Non, vraiment pas grave. Faire attention au sucre, une carence en fer, une carence en vitamine D... Depuis le début de ma grossesse chaque RDV avec les sage-femmes est l'occasion de parler d'un "tout petit problème à régler". Vraiment pas grave, non... Juste un de plus. Encore un. Toujours un. Comme si les choses ne pouvaient pas se passer simplement. Comme si mon corps était vraiment nul et borné. Alors moi, comme un bon petit soldat, je dépense des sous et de l'énergie (et à vrai dire je n'ai pas beaucoup ni de l'un ni de l'autre) en compléments alimentaires, en médicaments et en solutions diverses et variées pour parer à l'incapacité chronique de mon corps à fonctionner comme il devrait. Matin, midi et soir. Et ça me gave. Au propre comme au figuré. Haha.

Puis, on a parlé de la procédure à suivre en cas de dépassement de terme. Et voilà, ça m'a achevée. Depuis le début de ma grossesse je fais la maligne en disant à qui veut bien l'entendre que je ne crains plus une grossesse à rallonge puisque je l'ai déjà vécu et que je sais à quoi m'attendre. Et puis j'avais comme l'impression que cette grossesse était plus sereine, que ce serait moins dur d'aller jusqu'à deux semaines au delà du terme s'il le fallait (mes SF ne déclenchent qu'à ce moment-là). Quand ma sage-femme me parlait des RDV à prendre pour les monito (tous les deux jours, puis tous les jours), l'écho de contrôle du liquide amniotique et de ce qu'on ferait en cas de déclenchement, tous les mauvais souvenirs me sont revenus et avec eux la certitude que je ne vivrais pas ça comme une fête, même prévenue, même si c'est la seconde fois. Surtout, si c'est la seconde fois.

Je me suis rappelée de tous ces caps que l'on franchit en se disant "j'aurais peut être mon bébé à ce moment-là" sans que la prédiction ne se vérifie jamais. Je me rappelle de la déception de se lever chaque jour avec toujours se ventre énorme et handicapant et sans bébé. Je me souviens de cette sensation d'être inapte à accoucher. Je me souviens de toutes les crises de larmes en pensant sincèrement qu'on accouchera jamais. Je me souviens de toutes ces blagues et allusions, de tous les coups de fil "et alors ??? pas encore accouché ???" et de tous les "la prochaine fois qu'on se voit, ce sera peut être à la maternité" qui se répétaient inlassablement parce que le temps défilait et que je n'accouchais pas.

Non, ce n'était pas chouette.

Alors voilà, c'est con, c'est puéril, mais j'ai juste envie de dire à mon corps que c'est un gros con, incapable de fixer le fer, la vitamine D, qui choppe le strepto à 3 semaines (ou 4 ???) d'accoucher alors qu'il ne l'a pas choppé jusqu'alors et qui va encore jouer les paresseux de l'accouchement  en jouant les prolongations.

Ce soir, j'ai comme une grosse envie de pleurer au fond de mon lit.

Oui, aujourd'hui aurait vraiment été une journée idéale pour accoucher parce que toutes les prochaines me rapprochent d'une chose que je ne veux pas vivre. L'attente déçue.


3 commentaires:

  1. :-( Et moi qui rajoute une couche avec la baby shower que je veux absolument organiser...désolée Camille...je t'envoie plein de bisous...

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  2. :( ton corps est ptètre un gros con, mais toi, tu vises l'excellence pour Numérobis, parce qu'en temps normal, tu ne te donnerais pas autant pour respecter tous les conseils que les gens du monde médical te donnent... une super maman!
    puis bon, même si ton corps est un peu et parfois vraiment difficile en cette période de gonflette du ventre, on sait que quand il se fait pote avec Vincent et qu'il fait un ptit troll, il le fait vraiment bien, du coup, il se la pète et il se dit "et quoi, je fais bien mon boulot et j 'ai même pas droit à faire parfois des caprices?" Une vraie star ce corps... Il aurait pu n'accepter plus que du caviar, des fraises et du champagne (euh..ok, seulement à petite dose), mais non, il réclame des vitamines D et du fer! Dans le fond, c'est un ptit être simple celui là... (et pour la vitamine D, met toi au soleil, ca permet de transformer certains éléments en vitamine D (bon, vu mon explication, tout le monde sait mnt que je suis pas médecin;)
    Allez, plein de courage camille, pense à la belle famille que tu pourras rassembler à Noël, à la frimeuse que tu seras quand tu auras Numérobis dans les bras et Noé par la main. ;)
    Je penserai fort à toi pendant cette semaine!
    ps : j'ai les weck pour vous! je vous les apporterai un de ces 4, peut être quand je rentre, si vous avez du temps à perdre...
    Bisous!

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  3. Et pourtant en dépit de ton corps qui n'en fait qu'à sa tête, tu gères superbement ta grossesse! Allez courage Camille, ça diminue pour de vrai!

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