lundi 25 avril 2011

Mirrrrrrroir, Ô mon beau mirrrrrrroir...

L'enfant à venir, j'ai décidé de ne pas le craindre. J'ai décidé de ne pas l'appréhender, cet enfant. Il sera comme il sera, avec ses bagages de petit être tout neuf et ses attentes à lui. Il sera de toute façon celui qu'on attendait pas, obligatoirement différent de celui qu'on avait imaginé. Alors j'ai décidé de ne pas l'imaginer. Il n'est ni une fille, ni un garçon, il n'est ni calme, ni pleureur, ni dormeur, ni hurleur, ni vorace, ni repu, ni allergique, ni en bonne santé, ni malade, ni facile, ni difficile.

J'entends deci-delà les parents-de-deux-enfants-ou-plus m'annoncer des moments difficiles. Mais est-ce que de trembler dès aujourd'hui face à ce qui arrivera plus tard changera quoi que ce soit au programme qui m'attend ? Je ne sais pas...

Je sais que je ne suis pas préparée. Je sais. Je n'ai pas connu ni les nuits blanches (pas suffisamment pour en avoir souffert et m'en souvenir), je n'ai pas connu le manque de sommeil, je n'ai pas connu des pleurs interminables et incompréhensibles, je n'ai pas connu les crevasses et l'enfant qui ne grossit pas, ou en tout cas pas comme on voudrait, je n'ai pas connu les maladies inconnues, les antibios, les kiné respiratoires, les ventilos, je n'ai pas connu les grosses chutes, je n'ai pas connu les réveils matinaux, je n'ai pas connu la solitude des mères...

Noé n'est pas un enfant parfait, nous ne sommes pas de parents parfaits. On a eu de la chance. Beaucoup de chance. Je sais qu'autant de chance(s) ça n'arrivera pas deux fois. Mais je ne veux pas y penser. Je ne veux pas que ce qui sera un problème dans 5 mois en soit déjà un maintenant. Je ne veux pas envisager le pire sous prétexte que de l'imaginer m'aidera à le vivre. Je refuse de voir les choses comme une fatalité.

Je refuse et j'en suis incapable.
Je nous sens tellement forts. Tellement capables. Tellement heureux.
Tant pis si la chute est dure, pourvu qu'on puisse encore un peu admirer le paysage du haut de notre nuage.

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