jeudi 13 juin 2013

Là où tout commence

J'ai commencé par l'aimer. Je l'ai aimé follement, en dépit de tout. Je l'ai aimé passionnément. J'étais en adoration. Amoureuse au possible de cet homme que je rêvais idéal.
Mais l'histoire ne l'était pas : idéale. L'histoire était forte, intense, puissante, décousue... maladive. Mais tellement nécessaire.
Il m'a aidée à devenir moi. Presque adulte. Il m'a aidée à m'aimer. Parce qu'il m'a aimée, invraisemblablement. Parce qu'il a posé sur moi un regard inédit. Un regard d'amour, d'acceptation, de confrontation, de confiance, avec juste ce qu'il faut de complaisance. Un regard en clair obscur, doux comme une caresse.
Puis l'histoire est devenue belle, pas tout de suite mais sûrement, plus maladive du tout, simple et intense, toujours. Une amitié, juste, vraie. On a continué à s'aimer sans plus se donner aucune raison de se faire du mal. On a gardé le meilleur. Il est devenu, de façon absolue, l'Ami.
Il a aimé une autre femme. Quel plaisir. Quel bonheur de le voir heureux. Le premier regard que j'ai surpris entre eux m'a interpellé... ce regard-là, celui qui m'avait fait tant de bien, il ne m'appartenait plus... et il était plus fort encore, pour elle. Tant mieux. Son avenir était là et j'étais heureuse pour lui. Pour elle. Je les ai aimé à deux, très vite.
Dans un magasin, on fasait les courses pour la soirée. Il m'annonce que d'ici 6 ou 7 mois, un bébé devrait pointer le bout de son nez. J'ai explosé de joie. J'étais extatique. Heureuse au possible. Persuadée que mon ami serait un père idéal, soulagée que ça lui arrive, ce bonheur-là.
Quelques mois plus tard, ils s'y sont mis à deux pour me demander si j'acceptais d'être la marraine de cette enfant à naître. Cette enfant que j'aimais déjà. Oui. Oui. Evidemment que je voulais. J'étais fière comme un paon. Fière. Fière. Ça voulait dire pour moi que toute cette histoire, toute notre amitié, c'était pas de la blague. Que s'il était mon ami, j'étais moi aussi son amie. Encore une fois, mon Ami m'offrait sa confiance, sans faux-semblant. Du bonheur pur. Du bonheur pur d'autant plus que cette décision était prise à deux, avec celle qui aurait pu ne pas vouloir s'encombrer d'une "ex". Et ça aussi, c'était important pour moi... Sentir que ma place dans leur vie n'était pas usurpée. Sentir qu'on avait réussi à construire autre chose qu'une amitié exclusive.

Bientôt, elle va naître. Dans une heure, un jour peut être.
Ma filleule. Tout comme je n'ai avec personne d'autre qu'avec son père ce lien si spécial, je n'ai avec aucun autre enfant ce lien si spécial. Je l'aurais aimée sans ce lien. Bien sûr. Mais je n'aurais pas eu cette impression si douce de sentir que pour son père et pour sa mère, ce lien avait son importance.

Merci à eux.

Merci à toi, petite fille. Bientôt nous allons faire connaissance. Je trépigne d'impatience !

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