dimanche 9 juin 2013

Joyeuse fête

Mon amour, mon homme,

Aujourd'hui, c'est la fête des pères. Je ne sais pas si j'aime ces fêtes-là. Pourquoi la fête des mères ? Pourquoi la fête des pères ? Des secrétaires ? Des grands-parents ? Des amoureux ? Pourquoi pas la fête des célibataires ? Des ouvriers ? Des supporters de foot ?

Je ne suis pas sûre d'aimer ces fêtes parce qu'elles célèbrent un monde bien rangé, un monde de normes, un monde discriminant. Il y a comme une idée dans toutes ces fêtes qui semble dire que l'on est plus respectable, célébrable, quand on est parent, col blanc mais pas patron, amoureux, marié. Quand on s'inscrit dans une logique de stabilité. D'ailleurs, même le fisc nous le dit. Marrions-nous et nous serons récompensés. Bien sûr, j'intellectualise trop.

Je ne suis pas sûre non plus d'aimer ces fêtes pour tout ce qu'elles disent de la société dans laquelle on vit. Aimer c'est gâter. Aimer sa mère c'est lui offrir un parfum pour la fête des mères, d'ailleurs ça tombe bien, il y a des ristournes chez "Ici Paris XL". Aimer son père c'est se demander s'il préférera une énième cravate ou une paire de chaussettes pour qu'il puisse enfin jeter les trouées. Être amoureux c'est avoir envie de gâter sa moitié le 14 février, "même si c'est une fête commerciale, parce que c'est si chouette de se faire des cadeaux..." Être un bon patron c'est penser à une petite attention en l'honneur de sa secrétaire, le troisième jeudi du mois d'avril. Oui, encore j'intellectualise trop.

Je ne suis pas sûre d'aimer ces fêtes-là mais n'empêche que ça me fait sourire le coeur quand tu m'offres un bouquet de fleurs pour la fête des mères. Peut être parce que je n'ai pas envie d'être laissée pour compte. Peut être parce que c'est toujours agréable de recevoir un bouquet de fleurs. Peut être parce que j'aime que, d'une manière ou d'une autre, tu me dises que tu aimes la mère que je suis pour nos enfants. Peut être que ça me ferait autant plaisir en mars ou en octobre. Peut être que je n'ai pas besoin que ce soit le jour-J. Peut être même qu'un "tu es une maman merveilleuse pour nos enfants" murmuré dans mon oreille entre deux bisous me ferait autant d'effet.

Mais aujourd'hui, c'est la fête des pères. C'est peut être simplement l'occasion de te le dire encore à quel point j'aime le père que tu es pour nos enfants. A quel point tu assures. A quel point c'est bon d'élever nos enfants à deux. Tu es parfaitement imparfait et ça me va à merveille. J'espère que je te le dis suffisamment les autres jours de l'année. J'espère que tu n'en doutes pas. J'espère surtout qu'on saura continuer à être autre chose que les parents de nos enfants. Tu es mon amour. Tu es mon homme. Avant toute autre chose.

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